dimanche 30 juin 2013

"Y le dernier homme" et "Saga" : interview des auteurs par madmoiZelle


Aller, je partage parce que j'aime "Y the last man" et son scénariste me parraît être un type bien ;-) et les descinatrices sont talentueuses !


« Y le Dernier Homme » et « Saga » sont deux séries de comics au succès fulgurant. Elsa a pu interviewer leur auteur, Brian K. Vaughan, ainsi que les deux dessinatrices, Pia Guerra et Fiona Staples !

Brian K. Vaughan est un excellent scénariste. Il crée, dans chacun de ses titres, des univers vastes et complexes, mais surtout passionnants. Et il s’associe toujours à des dessinateurs de grands talents, histoire de nous offrir des comics complètement addictifs. Il est le scénariste des excellents Y le Dernier Homme (que Pénélope avait également adoré), Saga, les Seigneurs de Bagdad…et de nombreuses autres séries comics aussi originales que réussies. Il a également travaillé sur la série Lost.
Si son talent est indéniable, quelque chose que l’on ne peut que remarquer, dans ses séries, c’est la force des personnages féminins. Elles sont de vrais personnages principaux, avec du cran, et n’ont aucun air de ressemblance avec les stéréotypes que l’on croise trop souvent dans le monde du comics. De plus, Y le Dernier Homme et Saga sont dessinées par des femmes, et les dessinatrices ne sont pas légion dans un univers où le sexisme est encore très présent.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme
Brian K. Vaughan est-il un redresseur de torts, qui décide de travailler avec des femmes, et de créer des personnages féminins au fort caractère pour leur redonner la place qu’elles méritent ? En fait c’est encore plus cool que ça. Brian K. Vaughan ne se pose pas ce genre de question. Pour lui, cela tombe sous le sens que les femmes soient l’égal des hommes (et c’est quand même vraiment triste de trouver ça exceptionnel). Il crée ses personnages féminins de la même manière que les personnages masculins, et il travaille avec des dessinateurs et dessinatrices en fonction de leur (grand) talent, et pas en fonction de leur sexe.

Brian K. Vaughan et les dessinatrices Pia Guerra et Fiona Staples : l’interview

J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Brian K. Vaughan, mais aussi Pia Guerra (la géniale dessinatrice d’Y le Dernier Homme) et Fiona Staples (la toute aussi géniale dessinatrice de Saga) au Salon du Livre pour les interviewer.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme1
Pouvez-vous vous présenter ?
Pia Guerra – Bonjour, je suis Pia Guerra, dessinatrice et co-créatrice d’Y le Dernier Homme.
Fiona Staples – Je suis Fiona Staples, dessinatrice et co-créatrice de Saga.
Brian K. Vaughan – Et je suis Brian K. Vaughan, co-créateur et scénariste de ces deux séries.
Nous allons commencer avec Y le Dernier Homme : comment résumeriez-vous l’histoire ?
Brian K. Vaughan – Dans Y le Dernier Homme, tous les hommes de la planète sont morts soudainement, sauf un jeune homme et son singe.
Comment est née l’idée de cette série ?
Brian K. Vaughan – Je crois que l’idée de cette série est arrivée après qu’une fille m’a quitté pour la première fois. Un genre de sentiment comme « c’est la fin du monde, il faut que j’écrive là-dessus ». C’est la fin du monde et en même temps ce genre de rupture permet aux garçons de devenir des hommes. Ça a été ma manière de gérer ce traumatisme qui m’a fait grandir.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme2
Ce comics a un univers très vaste, avec beaucoup de personnages, de lieux, d’histoires parallèles. Avez-vous commencé par écrire la structure, ou cela s’est-il fait au fur et à mesure de la série ?
Brian K. Vaughan – Je connaissais les bases, et comment je voulais conclure la série, la résolution des mystères, mais je ne savais pas exactement comment nous allions atteindre ce but. C’est là que Pia est arrivée pour m’aider.
Pia Guerra – Il est trop modeste.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment s’est passé votre travail ensemble ?
Pia Guerra – Nous nous sommes rencontré via Heidi MacDonald (la première éditrice d’Y le Dernier Homme). Je l’ai rencontrée au Comic Con de San Diego, il y a quelques années. Je lui ai montré mon travail, mon portfolio. Elle a vu ce que je faisais, les livres sur lesquels j’avais travaillé. Elle a dit qu’elle me voulait sur quelque chose. Elle essayait de trouver, et quand j’étais prête à abandonner, en me disant qu’apparemment je ne pourrais pas travailler avec cet éditeur, et que je devrais chercher ailleurs, elle est venue me voir en me demandant « Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ? Il y a énormément de femmes dedans, est-ce que ça te dit de dessiner plein de femmes ? ». Je lui ai dit de me faire lire ça. J’ai lu le pitch et j’en suis tombée amoureuse. Et nous nous sommes contactés par email.
Brian K. Vaughan – Nous avons beaucoup échangé par email, nous nous sommes aussi rencontrés sur les conventions. Je lui ai demandé ce qu’elle détestait et adorait dessiner. Nous avons vraiment collaboré pour créer la série, c’était cool.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme3
Est-ce que ça a été difficile pour vous de vous mettre dans la tête de toutes ces femmes, d’imaginer leurs réactions ?
Brian Vaughan – Avant Y le Dernier Homme, j’ai fait Swampthing, avec un personnage qui est une plante, et personne ne me demande jamais si c’était difficile de me mettre dans la tête d’une plante. Non ce n’est pas compliqué. Les écrivains sont capables de se mettre à la place de n’importe qui, et d’écrire sur un personnage, que ce soit une femme, ou Captain America, avec qui je n’ai rien à voir non plus. C’est juste une question d’imagination.
Et avez-vous effectué beaucoup de recherche pour cette histoire ?
Pia Guerra – Oui. J’ai fait beaucoup de recherches visuelles. J’avais des tas de photos partout sur mon bureau. J’essaie d’être la plus précise possible, même si ça ne se voit pas toujours. Je veux que tout soit vraiment réaliste.
Brian K. Vaughan – Énormément de recherches. Je me demandais souvent « Mais pourquoi est-ce que j’ai choisi la plus grande bio-ingénieure du monde comme un des personnages principaux ? C’est trop compliqué ! ». Mais on voulait vraiment que ça sonne vrai. Ce concept aurait vite pu virer à de la mauvaise fantasy, et on voulait que ça ressemble vraiment un maximum à la réalité.
Et parlons de Saga, comment le résumeriez-vous ?
Brian K. Vaughan – C’est difficile à résumer… Saga, c’est une histoire épique intergalactique, à propos de deux soldats de camp opposés dans une guerre sans fin, qui tombent amoureux et décident d’avoir un bébé. Mais le reste de l’univers trouve que ça n’est pas une très bonne idée, et tous cherchent à détruire cette famille, donc ils sont obligés de fuir.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs saga
Comment est née l’idée de cette série ?
Brian K. Vaughan – Peut-être parce que j’étais fatigué de faire beaucoup de recherches après Y le Dernier Homme. J’avais besoin d’un monde complètement imaginaire. Mais il y a aussi le fait que je sois devenu papa, et je crois que je voulais parler de cette expérience de la manière la moins ennuyeuse possible. Prendre des choses de mon expérience personnelle, cette peur d’amener un enfant dans un monde aussi terrible que le nôtre. Je me suis dit que je pourrais placer cette peur dans un univers de science-fiction, et intéresser les gens.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment s’est déroulé votre travail ensemble ?
Fiona Staples – Nous avons été mis en relation par un ami commun, Steve Niles, qui est notamment l’auteur de 30 days and nights. Mais j’ai travaillé avec lui sur une série, Mystery Society, qui est la dernière série sur laquelle j’ai travaillé avant Saga. Après ça, Steve m’a recommandé à d’autres auteurs, dont Brian.
Brian K. Vaughan – Dès que j’ai vu son travail, je me suis dit que je n’avais jamais vu quelque chose comme ça. Surtout venant d’une si jeune artiste. Je ne pouvais pas dire quelles étaient ses influences, d’où elle venait. C’était tellement original !
Fiona Staples – Je suis vraiment heureuse d’entendre ça. Merci !
Brian K. Vaughan – Je me suis dit que ça serait une super collaboration.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs saga1
Saga est également une série très vaste et complexe, même si elle n’est pas basée sur notre monde, comme pour Y le Dernier Homme. Comment avez-vous travaillé sur sa construction ?
Brian K. Vaughan – Un de mes films de guerre préféré est Casablanca, parce que ça n’est pas vraiment un film de guerre. La guerre y est complexe et difficile, mais elle est au second plan. Le sujet, c’est surtout comment la guerre affecte deux personnages en particulier. J’ai voulu faire ça. La science-fiction est en général complètement axée sur la guerre, sa complexité, les rebelles, l’empire. Je ne voulais pas faire ça. La guerre c’est quelque chose d’absurde, complexe, et c’est comme si elle était toujours là. Je trouvais plus intéressant de se demander comment une famille parvient à trouver la paix malgré tout ça.
Et comment s’est passé votre travail ensemble pour créer les personnages ?
Fiona Staples – Au départ, Brian m’a juste envoyé la liste des personnages et des lieux. Donc j’ai commencé à travailler le design des personnages pendant qu’il écrivait le premier script. Je me suis basée sur ses descriptions des personnages pour les créer, expérimenter des environnements. Et une fois que le script a été écrit, on les a juste transposés dans l’histoire.
Qu’est-ce qui vous a influencé pour créer cette série et son univers ?
Brian K. Vaughan – J’adore Star Wars. J’aimais quand j’étais enfant, comme en grandissant, comme tout le monde je suppose. Mais j’étais troublé par le fait que mes enfants ont 2 et 3 ans, et ils connaissent déjà tout de Star Wars. Et ça me pose problème que ce soit leur introduction au concept de « guerre », même si j’adore Star Wars. Je pense qu’il est important que les enfants les connaissent, mais c’est une vaste simplification de ce qu’est la guerre. Je crois que j’ai voulu faire comme Georges Lucas l’a fait avec Flash Gordon, une série qui l’a accompagné pendant qu’il grandissait. Prendre les aspects de ce monde qui aiguisent l’imagination enfantine, rajouter des choses personnelles, sur soi et sa vie, et essayer de marier les deux.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs saga2
Et vous Fiona, qu’est-ce qui vous a influencée pour créer les décors, les personnages ?
Fiona Staples – J’ai commencé avec ceux qui était dans le script. J’ai essayé de les visualiser de manière à ce qu’ils semblent naturels, qu’ils aient du sens. Par exemple une histoire de géant avec des yeux laser : si chaque chose est à sa place dans l’univers, c’est comme si c’était normal de voir quelque chose comme ça. Donc je me suis inspirée de choses réelles pour l’environnement, les technologies, les animaux…
Dans les deux séries, les femmes ont un caractère très fort. Est-ce que c’était important pour vous ?
Brian K. Vaughan – Pour moi, c’est juste normal. Personne ne demande pourquoi on met des hommes forts, parce qu’on présume que les hommes vont forcément être forts. Je crois que tout le monde a des forces et des faiblesses. Je crois que je n’écris pas les femmes différemment de n’importe quel autre personnage. Je ne les écris pas de manière uniforme. J’essaie juste de trouver des choses intéressantes pour chaque personnage.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs saga3
Mais c’est quelque chose de vraiment rare dans le comics, les femmes sont souvent cantonnées à des rôles de personnages secondaires… Pour vous deux, Pia Guerra et Fiona Staples, est-ce que c’était important d’avoir des personnages féminins forts ?
Fiona Staples – Oui, c’est important pour moi. Je crois qu’on parle beaucoup de « personnages féminins forts » mais les gens n’ont pas vraiment idée de ce que c’est, ou alors ils le font mal. Certains pensent qu’un personnage féminin veut dire une femme très puissante, avec des super-pouvoirs, elle combat tout le monde, elle est violente. Pour moi ça veut juste dire un personnage fort, qui est aussi une femme. J’aime qu’il y ait plein de personnages féminins dans le casting de Saga, qu’elles soient gentilles ou méchantes, fortes ou vulnérables…
Et pour vous Pia ?
Pia Guerra – Absolument. Il y a des fois où on lit des scripts où le scénariste ne regarde pas les personnages féminins comme ça, comme des êtres humains. Il y a souvent d’horribles stéréotypes, d’horribles descriptions de la manière dont les femmes devraient être. Et on se dit « je ne ferai jamais quelque chose comme ça ! ». Je ne ferai pas ça, et je voudrais ne pas voir ça. Brian est très bon pour rendre ses personnages aussi réalistes que possible et pour retranscrire ce que les gens feraient dans telle situation. Je respecte beaucoup ça. J’aime les livres qui se concentrent là-dessus. C’est ce que je ressens pour Y le Dernier Homme, c’est une série très égalitaire, et les personnages réagissent d’une manière crédible. Je trouve ça important.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme4
Vous êtes deux femmes, mais j’imagine qu’il y a peu de femmes dessinatrices dans le milieu du comics… Est-ce difficile pour des femmes de travailler dans ce milieu ?
Pia Guerra – Aujourd’hui tout le monde est ouvert d’esprit là-dessus. Avant, ça provoquait plus de surprises, nous étions peu nombreuses. Les gens demandaient « Pourquoi tu fais ça ? Qu’est ce qui t’intéresse là-dedans ? ». Je n’ai jamais eu l’impression qu’on me disait « Tu n’appartiens pas à ce milieu, tu devrais partir», c’était plutôt « Oh, nous ne nous attendions pas à ça, c’est intéressant, d’où viens-tu ? ». J’aime le comics aussi, j’ai toujours aimé ça. C’est juste le hasard si je suis rentrée là-dedans, et je fais ça. Tout le monde l’a toujours accepté.
Fiona Staples – Il y a du sexisme dans l’industrie du comics. Je ne l’ai pas expérimenté moi-même, mais quand on regarde l’image dans son ensemble, on peut le voir. Il y a très peu de femmes dans les grosses compagnies. Et quand on regarde dans les comics, les personnages féminins sont souvent cantonnés aux secondes places, au mieux. Mais en même temps mon expérience personnelle contredit presque ça. Parce que j’ai travaillé avec de supers collaborateurs, de grands éditeurs, et je n’ai jamais eu l’impression que le fait que je sois une femme ait posé problème.
Pia Guerra – Oui, il y a cette dualité, depuis deux décennies. D’un côté, on entend plein d’histoires sur ce qui ne va pas, on voit que le sexisme existe. Mais de l’autre côté, dans notre expérience personnelle, on ne l’a pas vécu. Je ne l’ai pas expérimenté personnellement, de qui que ce soit, ça s’est toujours bien passé. Je fais mon travail, les gens font le leur, il n’y a jamais eu de problème.
Fiona Staples – Mais je suis heureuse de travailler sur une série qui a énormément de lectrices. C’est peut-être même la plus grosse part de notre lectorat, des femmes de tous les âges. Et je crois que c’est le mieux que nous puissions faire, continuer à faire des livre que les femmes aimeront lire.
Brian K. Vaughan – Je suis entièrement d’accord avec ça.
« Y le Dernier Homme » et « Saga »   Interview des auteurs yledernierhomme5
Un grand merci à Brian K. Vaughan, Pia Guerra et Fiona Staples, ainsi qu’à Louise pour l’organisation de cette interview !
Pondu par Elsa le 3 avril 2013

samedi 29 juin 2013

Pendant ce temps, à Labyrinthes... (6, c'est l'été ?)


Bonsoir,
Même si les températures s’acharnent à prouver le contraire, la période d’été a commencé. Les écoliers et les étudiants se préparent aux interruptions estivales, après les périodes d’examens ou de concours pour certains, les parents s’organisent, et les libraires sont déjà en train d’explorer les romans qui feront la fameuse « rentrée littéraire » (ils commenceront à s’empiler dès la fin du mois d’août mais nous avons déjà repéré quelques très beaux textes… patience !).
En attendant c’est l’été. Les dernières animations et rencontres que Labyrinthes vous propose avant la trêve estivale sont les suivantes :
samedi 29 juin à 15h00 – l’écrivain Anne Fakhouri est en dédicace pour son nouveau roman L’horloge du temps perdu (à partir de 10/12 ans bons lecteurs, et au-delà)
samedi 6 juillet à 15h00 – dernier goûter-lecture de l’année, avec Sabine Cristini ; un choix d’histoires sur La Nature, pour de jeunes oreilles à partir de 4 ans (entrée libre dans la limite des places disponibles)
mardi 9 juilletmercredi 10 juilletjeudi 11 juillet à 15 h00 – nouvelles sessions d’ateliers d’écriture avec Marie Bretagnolle ; chaque session est indépendante (on peut ne venir qu’une fois, ou plusieurs) et gratuite, mais l’inscription préalable est obligatoire (nombre de places limité, à partir de 10 ans et adultes)
Cette certitude que l’été est là nous vient aussi d’un événement aussi régulier que l’arrivée des chaleurs : le Tour de France. Le démarrage de la grande boucle se fera samedi, et nous n’avons pas fini d’en entendre parler (d’autant que, anniversaire, c’est la 100ème édition !). Les libraires de Labyrinthes ne sont pas forcément de grands vélocipédistes, mais par contre ils surveillent toutes les parutions dans le domaine du livre : un très beau livre consacré à l’histoire du Tour vient de paraître à l’occasion de cette 100ème édition, avec notamment plus de 400 photos et documents d’archives jusqu’ici inédits (et en plus, pour les premiers acheteurs qui passeront nous disposons de quelques portfolios reprenant des affiches anciennes du Tour, que nous aurons plaisir à offrir, dans la limite des stocks disponibles).
Nous ne sommes pas les seuls à savoir que c’est l’été, puisque vous êtes déjà plus de 200 à avoir récupéré notre dossier de Sélection d’été, afin de découvrir des pistes de lectures que vos libraires conseillent pour les mois (sans doute ensoleillés) à venir (si vous souhaitez vous aussi avoir cette sélection, demandez la à vos libraires lorsque vous passez, ou envoyez-nous un mail pour obtenir la version électronique). La librairie Labyrinthes restera comme chaque année ouverte tout l’été, et comme chaque année vous pourrez aussi y préparer la rentrée de vos enfants, dès que vous disposez des références demandés par leurs professeurs (parce qu’après l’été… ce sera la rentrée… et les TD d’anglais, d’allemand ou de grammaire…).
A très bientôt chez Labyrinthes
Bien cordialement
L’équipe de Labyrinthes
Labyrinthes
Librairie spécialisée en Littérature, JeunesseScience-FictionPolicier, Livres d'art, Label LIR (Librairie Indépendante de Référence) attribué par le Ministère de la Culture - passage Chasles - 2 à 6 rue Chasles 78120 Rambouillet
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mercredi 26 juin 2013

Bordage - Ceux qui sauront, qui rêvent, qui osent

         

   Ceux qui sauront, Ceux qui rêvent, Ceux qui osent 

Pierre Bordage ; Ukronie (Flammarion) 

Ceux qui sauront : Jean échappe à sa condition lorsque son père se fait tuer sous ses yeux ; il rejoint l’école clandestine qui enseigne aux défavorisés. Clara échappe à sa condition s'échappant du carrosse accidenté qui l’emmenait à un mariage arrangé. Ils n’auraient jamais du se rencontrer mais échapperont ensemble à la tuerie du peuple par les soldats du Roi. 

Ceux qui rêvent Jean et Clara se sont engagés comme professeurs dans l’école clandestine. Mais Clara est enlevée par sa propre famille, droguée et envoyée aux Etats-Unis pour épouser un riche propriétaire. Jean doit s’engager comme machiste sur un cargo géant à vapeur afin d’arriver avant le mariage. Mais le nouveau monde est aussi antipathique que l’ancien… l’aide vient toujours d’où on l’attend le moins. 

Un indispensable ados. Que se serait-il passé si la Révolution française n’avait fait que creuser l’écart entre les nobles et les pauvres ? Si l’école était réservée aux nobles, nuisant au progrès et aux droits humains ? Très bonne idée de Bordage, récit sans pause. Dommage qu’il soit toujours si sérieux. 

Uchronie ;

Public concerné : adolescent et adulte


jeudi 20 juin 2013

Les Insoumis T.1


Alexandra Bracken – La Martinière jeunesse, 2013, 14.90€

Aujourd’hui : Ruby vit dans un camp. Elle et ses jeunes camarades sont arrivés très jeunes, ont été affublés d’une couleur et mis au travail, surveillés par des soldats. Ils doivent supporter tous les jours leur haine et leur harcèlement. Elle perd sa meilleure amie, mais va trouver une opportunité de fuir, pour tomber dans les filets des anti-gouvernement, la Ligue des Enfants. Quelques jeunes dans un vieux monospace pourraient être sa planche de salut…

Avant : alors qu’elle va avoir 10 ans, Ruby voit la moitié de ses camarades de classe mourir d’un virus inconnu. Tous les enfants nord-américains entre 8 et 13 ans sont touchés, sans exception. Ceux qui ne meurent pas se retrouvent dotés de capacités dont personne ne veut entendre parler. Ils sont d’abord recueillis pour être ‘soignés’, puis dénoncés par leurs parents, et enfin pour les derniers, raflés par les militaires.

 

Ruby est une fille mais ce roman s’adresse à tous. Comment réagiriez-vous si tout à coup tout adulte devenait un ennemi potentiel ? Les enfants ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe et croient ce que les adultes leur disent : ils sont dangereux, on ne peut les aimer.

Un roman plein d’action, de relations humaines ou déshumanisées. De personnages effrayants. D’amitiés solides. De désenchantement et de sacrifices.

Prenant, lu en une fois, avec l’attente insupportable du 2ème tome…

 

SF 

adolescents

lundi 17 juin 2013

Démoniaque T.1, 2, 3

1. Chasseurs d’ombres - 2. L’Appel de l’ombre - 3. Ombres indomptées 

Marjorie M. Liu - J’ai lu, 2012, 8.90€

Maxine à 8 ans. Sa mère et elles sont perdues dans une tempête de neige et trouvent refuge dans un bar à zombies, ces entités qui occupent sans vergogne des corps humains.

Maxine, 20 ans plus tard. Héritière du fardeau de sa mère, elle se doit de combattre les zombies, qui vivent bien plus violemment que les humains. Son corps, couvert de tatouages, est invulnérable la nuit. Le jour, les garçons se réveillent et la laissent humaine, mais toujours forte. Elle qui est destinée à être orpheline et seule ne parvient pas à s’éloigner de son compagnon, cherche à retrouver sa famille. Elle est pourtant la dernière des gardiennes. La survie des humains dépend de sa lignée…


J’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit. Une fois chose faite, il suffit de se laisser guider par la vie violente de Maxine, qui ne peut dépendre que d’elle-même. Comme elle assume ce pouvoir dont elle se passerait bien. Comme sa mission sera bien plus difficile que ce à quoi elle s’attendait, et pourtant elle a vu beaucoup de choses. On ne peut pas s’identifier à ce personnage surpuissant, sauf en ce qui concerne les choix qu’elle ne peut pas faire. Le récit d’un apprentissage difficile, sombre : on sait que le monde ne peut pas s’arranger…

Genre : Fantasy Urbaine

Public concerné : adulte


vendredi 14 juin 2013

Pendant ce temps, à Labyrinthes... (5, spécial fête des pères)

Bonsoir,

Et votre papa à vous, il aime quoi ? La littérature contemporaine ? Les classiques dans les belles éditions de la Pléiade ? Les romans policiers ? Les romans historiques ? Les mondes imaginaires de la fantasy ou de la science-fiction ? Il préfère le jardinage ou le vélo ? Il adore le cinéma ou il se plonge dans les livres d’art ? C’est un fan absolu de rock ? Discutez-en avec les libraires de Labyrinthes, ils vous aideront à trouver un cadeau adapté à ses centres d’intérêt ou ses passions (ou à lui faire une surprise !).

Vous cherchez un bel album illustré pour raconter une histoire pas comme les autres à vos enfants ? Vous aimeriez bien au passage soutenir les actions de l’association Théodora, qui forme des « clowns-docteurs » pour aller distribuer des ordonnances de bonheur auprès des enfants hospitalisés ? Profitez de la venue en France de l’auteur Jean-Léonard de Meuron : il vient de Suisse et s’arrête à Rambouillet pour présenter Chapiteau, l’histoire d’un cirque familial dont le clown a perdu son nez rouge. Vous avez rendez-vous avec l’auteur samedi 15 juin à 15h00 : présentation de cet album généreux et rêveur, du travail avec l’illustratrice Véronique Pécoud, des phases de conception, du travail avec l’association des docteurs Rêves… on passera une heure de rencontre avec Jean-Léonard de Meuron, qui se fera ensuite un plaisir de dédicacer l’album. Tous les droits d’auteurs sont reversés à l’association Théodora, qui intervient en Suisse, en France, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Biélorussie, en Turquie, et même en Chine.

Il y a maintenant un an et demi nous avions le plaisir de vous faire découvrir le travail d’illustration à l’aquarelle d’une jeune artiste qui commençait son parcours, Solenn Larnicol. Après Le livre des moi et Chaque enfant est un poème, voici qu’elle publie un nouvel album illustré, toujours aux éditions Rue du Monde. C’est A bas le coton vive l’illustration ! , savoureux journal intime illustré d’une jeune artiste qui ne pense qu’à dessiner mais qui, pour manger, doit vendre chaque jour des culottes. L’univers graphique original de Solenn Larnicol est toujours là, l’humour et le ton décalé sur un sujet dont on ne parle quasiment jamais (les jeunes artistes ne vivent pas de leur production) est une vraie réussite, pour au final donner un album qui réjouira à la fois les adultes et leurs enfants (à partir de 6/7 ans, ils découvriront plein de trucs et poseront plein de questions) et qui leur permettra d’échanger sur des thèmes parfois complexes à aborder (faire ce qu’on aime, c’est possible ? le travail, c’est comment ?). Ce nouvel album est beau comme tout, gai et sérieux à la fois, le talent graphique de Solenn Larnicol s’y révèle une fois de plus, tout comme la poésie de son univers… tout cela nous conforte dans l’idée que cette jeune illustratrice est l’une des très grandes de demain. Elle sera notre invitée en dédicace samedi 22 juin à 15h00, profitez-en pour venir la voir peindre en direct et vous extasier de son coup de pinceau minutieux et de son sourire.

Dans l’univers médiatique d’aujourd’hui on accorde beaucoup (trop ?) d’importance à la « nouveauté », et au renouvellement permanent de cette dimension nouveau/attirant, comme si le passé, même très récent, s’engloutissait au fur et à mesure dans les limbes. Quand il s’agit de livres et de lecture c’est encore pire qu’ailleurs, il n’y en a quasiment que pour le flux continu des « best-sellers » du moment : Dan Brown, les fameuses cinquante nuances, les piles dans les supermarchés des romans incontournables de l’été – souvent aussi vite oubliés que lus – comme si la lecture variait en fonction des saisons…
On en oublierait presque le travail de fond de certains éditeurs, qui année après année nous font découvrir de nouveaux auteurs, qui livre après livre construisent la richesse d’un catalogue. La « sélection d’été » que Labyrinthes vous propose comme chaque année est donc cette fois consacrée à quelques éditeurs dont nous admirons le travail (Zulma, Gallmeister, Métalié, Sonatine, Gaïa), et à quelques livres que les libraires ont choisis pour leur qualité plus que pour leur « nouveauté » ou leur passage à la télévision. Notre dossier est disponible en version papier (demandez-le lorsque vous passez à la librairie) ou en version numérique (en pdf, envoi par mail sur demande), et présente une sélection de lectures pour adultes, ados, jeunes lecteurs.
Dans cette sélection pour l’été 2013 (et pour les années de lectures à venir !), nous vous recommandons le nouveau roman jeunesse d’Anne Fakhouri (pour les 10/16 ans et aussi pour les adultes). Dans L’horloge du temps perdu le lecteur découvre Théo, un ado contemporain ; fan d’aventures fantastiques, il a obtenu d’accompagner son père, accessoiriste de cinéma, sur un tournage de film. Et l’invraisemblable a lieu : il est projeté dans les années 1980, l’été des quatorze ans de son père… Or, cet été-là, Alexandre, le père de Théo, a perdu les seules personnes qui comptaient à ses yeux, Pom et Arthur, ses deux meilleurs amis. Théo comprend vite que, s’il veut avoir une chance de retourner dans le présent, il doit rectifier le cours de l’histoire.
Sur un « prétexte » de voyage temporel, qui se permet quelques savoureuses références au fameux cycle cinématographique retour vers le futur, Anne Fakhouri bâtit un roman très psychologique, un roman d’apprentissage de la vie aussi, pour explorer quelques questions essentielles dans la vie de chacun : d’où vient-on ? Comment s’est construite l’histoire familiale ? Comment réagir dans les moments « clés » d’une existence ? Peut-on, en aidant les autres et en faisant confiance à la force de l’amour et de l’amitié, enrichir sa vie et son expérience ? En utilisant le ressort de ce voyage dans le passé, Anne Fakhouri construit son nouveau roman en mêlant l’aventure et la réflexion, dans un dosage bien équilibré, servi par une écriture toujours aussi élégante, naturelle et réaliste (on sent bien qu’elle en côtoie pour de vrai, des jeunes gens d’aujourd’hui, dans son activité de prof de français…).
Nous avions déjà eu le plaisir d’accueillir Anne Fakhouri à la librairie pour Clairvoyage et La Brume des jours (Grand Prix de l’Imaginaire en 2010), et elle a accepté notre nouvelle invitation : rendez-vous le samedi 29 juin à 15h00 !

A très bientôt chez Labyrinthes
Bien cordialement
L’équipe de Labyrinthes


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Le Baron noir - L'Ombre du Maître-espion

Olivier Gechter – Céléphaïs, 2013, 9€

Paris, 1864. La révolution industrielle a eu lieu 100 ans plus tôt. Louis Napoléon Bonaparte (3ème du nom) est à la présidence. L’utilisation des dirigeables est en plein essor, très appréciée dans le commerce et le tourisme. Mais on cherche à rendre les appareils plus résistants et rapides : la guerre menace. C’est là qu’intervient le jeune héritier d’un empire industriel, Antoine Lefort, qui engage l’ingénieur Clément Ader, le passionné de l’ingénierie du « plus lourd que l’air ». Les plans de leur invention seront volés à l’aide d’oiseaux mécaniques, malgré l’intervention du mystérieux Baron noir, gentleman en armure…

Idéal pour faire découvrir le Steampunk. 100 pages passionnantes avec un contemporain de Sherlock Holmes (et une forme similaire : le roman à épisodes), qui tiendrait plutôt de Batman et d’Iron Man. Cet opus forme un récit complet, mais les rumeurs du net disent qu’un 2ème serait en cours d’écriture… A ce prix, on aurait tort de s’en priver. Un vrai plaisir !

Genre : Steampunk, uchronie

Public concerné : dès 12 ans >> 120 ans


coup de coeur 

(même si la seule femme est la prostituée sauvée au début)

mardi 11 juin 2013

Annie Saumont – Le Tapis du salon

Annie Saumont – Le Tapis du salon – Julliard , 2012, 16 €

Née en 1927, Annie Saumont à fait des études de lettres modernes. Elle se spécialise en littérature anglo-saxonne et devient naturellement traductrice. Essentiellement de John Fowles (l’Obsédé, Le Mage, Sarah et le lieutenant français) mais aussi de Nadine Gordimer, Patricia Highsmith et de VS Naipaul (Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul : Guérilleros, Dis-moi qui tuer, Mr. Stone, Dans un état libre). Elle est également à l’origine de la nouvelle version de l’Attrape-cœur de Salinger.
Elle a notamment obtenu en 1981 le prix Goncourt de la nouvelle avec Quelquefois dans les cérémonies (Gallimard), le grand prix SGDL de la Nouvelle pour Je suis pas un camion (Seghers) en 1989, le Prix Renaissance de la Nouvelle pour Les Voilà quel bonheur (Julliard) en 1993, le prix des Éditeurs en 2002. Un soir à la maison prix de l’Académie Française.

C’est par les détails qu’Annie Saumont attire notre attention sur des scènes dramatiques, de vie et de mort. Un enfant ne récitera jamais ce poème apprit par cœur. Une jeune fille n’ira pas à ce premier rendez-vous. Ce monde mourra. Mais aussi : « Il y a des petites filles qui sans le vouloir remettent un homme sur le bon chemin ».

Annie Saumont sait nous rapprocher du vide, mettre le doigt sur le pire de l’être humain. Ses nouvelles peuvent rebuter, choquer, estomaquer. Et puis en voilà une qui rend espoir et nous permet de trouver l’exception qui confirme la règle : chacun doit chercher son bonheur, car la vie n’est pas belle. Contrairement à ses nouvelles.

Pascale (FNAC St Lazarre) définit parfaitement l’œuvre : « Tragiquement humain ».

vendredi 7 juin 2013

Zorn et Dirna T.1 à 6 (série finie)

1. Les Laminoirs
2. Le Dauphin et le renard
3. Les Griffes de la meute
4. Familles décomposées
5. Zombis dans la brume
6. Notre père qui êtes odieux

Morvan/Bessadi/Lerolle/Trannoy 
Soleil, 2012, 14€/tome

Il y a fort longtemps, par la faute d’un souverain ayant trop peur d’elle, la Mort se retrouve emprisonnée dans un miroir. Les humains, tout d’abord réjouis, déchantent vite : en effet, ils continuent de vieillir, puis de pourrir… Le souverain ne pouvant délivrer la mort, un système se met en place. Des bourreaux sont nommés pour abattre à la chaîne ceux qui sont arrivés au bout de leur temps. Bourreaux qui accueillent ainsi les âmes immortelles et finissent par être ensevelis sous leurs personnalités multiples.
C’est alors que des jumeaux naissent avec le pouvoir de faire disparaître les âmes et d’offrir la mort à leurs porteurs… Et deviennent les personnes les plus recherchées du monde.

Dans un monde violent et peuplé de monstres, Zorn et Dirna grandissent avec des valeurs faussées. C’est au gré de leurs rencontres qu’ils font leur apprentissage du respect de la vie. Ils seront alors secondés dans leur quête par les personnages les plus improbables et schizophrènes…
Un chouette récit caché derrière un dessin faussement enfantin : tout plein de questions, d’action, d’amour, de zombies, de comportements (in)humains, d’action, de respect, de recherches, d’action…

A lire dès 13 ans et toute la vie !