dimanche 26 janvier 2014

Coeur de ténèbres (Le Cycle des âmes déchues, T.3) - Stéphane Soutoul

Le Petit Caveau, 2013, 17€90

Béatrice de Lacarme est l'une des dernière descendante de la réputée famille de chasseurs de monstres. Maudite à la naissance à cause des expériences d'un groupuscule peu fréquentable, elle est elle-même à moitié vampire. Cette particularité lui rend cependant service dans ses traques, mais lui interdit toute relation passionnée. Sa vie est bouleversée lorsque l'amie de son cousin vient leur rendre visite, accompagnée de son frère. Léandre est un homme au physique atypique et au charisme triste et mystérieux. Elle se décidera à suivre les jeunes gens jusqu'à sombre château suisse, théâtre d'une exposition internationale et de disparitions tragiques. Béatrice se rend vite compte qu'elle est au centre d'un complot, ié à son passé...

Vous remarquerez que mon style est différent de l'habituel. Je n'ai pas pu m'en empêcher, me calquant sur celui de M. Soutoul : un style ampoulé, bien qu'assez agréable. MAIS. J'ai un problème avec ce style narratif. 
Tout d'abord, le personnage de Béatrice est inhumain. Oui, je sais, elle est à moitié vampire. Mais il me semble que (contrairement, par exemple, a Lady Alexia Maccon, du Protectorat de l'ombrelle, qui se bat contre les carcans de son époque, très drôle, tout en restant une parfaire lady) son personnage est parfait. Parfait dans l'esprit de l'écrivain (tadaaaam, attention : c'est un homme ! Nostalgique de surcroît). Parfait oui, donc ennuyeux. Qui peut s'identifier à cette magnifique immortelle, douce, aimante, sensible et douée d'empathie ? Bon d'accord, elle sait aussi se battre et réfléchir (famille de chasseurs de vampires oblige), et est torturée par sa double nature. Ca n'empêche que cette femme ne me touche pas du tout. 

Je ne suis moi-même absolument pas nostalgique d'une époque ou les femmes n'avaient quasi-aucun droit et devaient correspondre à l'idéal de leurs futurs maris. C'est l'impression que me laisse l'auteur... A moins qu'il fasse un hommage sensible mais peu réaliste à l'époque. A relier les styles, je pense que je ne me plongerai jamais dans Jane Austen. J'aime les personnages de caractère, les femmes qui font face à leur époque sans se laisser marcher sur les pieds. J'aime les femmes du peuple, la noblesse (de rang ou de caractère) ne m'intéresse pas (Sauf Lady Maccon, qui sait se tourner en dérision !). Merci Aliette Renoir !
Après, certain(e)s s'y retrouveront, sans aucun doute. Vous êtes romantique ?

En dehors de ça, l'intrigue est assez bien menée, les références sont là, le style est fluide et agréable, l'idée intéressante. En fait, si vous n'êtes pas braqué(e) contre le romantisme, vous devriez même passer un bon moment !
A noter : ce tome trois se lit indépendamment des autres, que je n'ai d'ailleurs pas lus. Les tommes 1 et 2 traitent de membres précédents de la famille Lacarme.

samedi 25 janvier 2014

Pendant ce temps, à Labyrunthes... 21, nouveautés romans

Bonsoir,
Le mois de janvier est désormais bien avancé, la période des fêtes de fin d’année s’éloigne, et comme chaque année les parutions de « nouveautés », notamment en romans, ont repris à vive allure. Il se publiera dans les deux premiers mois de 2014 plus de 500 romans inédits… qui viendront chasser des librairies la majeure partie des titres publiés lors de la fameuse « rentrée littéraire » de septembre (il y en eut près de 550 en 2013…). Donc les libraires, du moins ceux qui lisent certains des livres qu’ils proposent à la vente, sont submergés et tentent (désespérément) d’explorer tout ça et de repérer les pépites cachées dans le torrent (chercheur d’or ? un métier qui oblige à manipuler deux tonnes de rochers sans grand intérêt pour récolter cent grammes de matière précieuse…). Même si toute l’équipe de Labyrinthes continue (et continuera encore pendant plusieurs mois) de vous recommander un grand nombre de romans publiés à l’automne dernier et qu’il ne faut pas oublier (c’était une très bonne rentrée littéraire), nous attirons déjà votre attention sur une poignée de nouveautés dont la lecture récente nous a marqué (n’hésitez pas à nous les demander !).
Dona Tartt publie un roman tout les dix ans. Certains lecteurs se souviennent du choc et du plaisir que procura Le Maître des illusions. Avec Le Chardonneret, qui vient de paraître, vous découvrirez une de ces très grandes histoires « d’apprentissage de vie », comme on rêve d’en avoir en permanence. Le jeune homme en train de grandir et de se construire dont on suivra le parcours perd sa mère dans un attentat qui touche un musée ; il s’enfuit avec une toile de maître – unique – qui donne le titre du livre (un peintre contemporain de Rembrandt la fit), et passera par d’innombrables péripéties et réflexions… La langue est somptueuse, fluide (très bien traduite), la structure narrative enchante, tout est réussi et « parfait ». Un grand moment de lecture romanesque.
Nous avions découvert Howard Jacobson, l’un des grands auteurs anglais contemporains, avec La Question Finkler (Booker Prize 2010) il y a maintenant deux ans et demi. La publication de son dernier roman en date, La Grande ménagerie, vient confirmer son extraordinaire sens de l’humour, en mettant en scène un écrivain écartelé entre l’amour qu’il porte à sa femme et l’attirance qu’il éprouve pour sa belle mère. Nous sommes à la fois dans la critique de mœurs, la réflexion sur le temps, le mélange entre le bouffon et le métaphysique, c’est drôle, enlevé, réjouissant, et la forme de « légèreté » de ce roman grave par bien des aspects permet au lecteur de se réjouir (voire de souvent même rire des péripéties). C’est suffisamment rare dans le romanesque d’aujourd’hui pour ne pas rater cette occasion.
Le nouveau roman d’Hubert Haddad, écrivain dont nous affectionnons à Labyrinthes et la qualité d’écriture et la variation permanente de ses thèmes romanesques, se consacre à explorer l’histoire des sœurs Fox. On l’a oublié (ou bien on le savait pas vraiment), mais le spiritisme (tables tournantes, tablettes ouija, communication médiumnique avec les chers disparus, frissons…) qui irrigua l’imaginaire européen des débuts du XXème siècle prend sa source dans le milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis. Haddad réécrit l’histoire incroyable des petites filles qui furent à la source de tout ça, et ce roman intitulé Théorie de la vilaine petite fille plonge le lecteur dans une histoire qui s’avère au final être aussi celle de l’évolution de la pensée et des positions américaines quant à la foi et aux fantômes. Toujours aussi somptueusement écrit (Haddad est l’un des plus grands stylistes de la prose contemporaine, comme l’a montré de nouveau en 2013 Le peintre d’éventail), ce roman abondamment nourri de relations avec les mouvements de l’histoire, entraîne dans des territoires inconnus.
Dans les parutions récentes on trouve aussi, en parallèle d’écrivains déjà forts d’une œuvre construite et d’une « réputation » bien établie, de nombreuses découvertes à faire en matière de « nouvelles voix ». Il s’agit d’écrivains des générations plus récentes, qui livre après livre (parfois dès le premier) s’installe dans le paysage (de demain). C’est définitivement désormais le cas pour Maylis de Kerangal. Nous avions été frappé par Corniche Kennedy (2008), cela s’était amplifié avec Naissance d’un pont (2010, Prix Medicis), et son nouveau roman Réparer les vivants vient confirmer s’il était besoin son immense talent. En décrivant dans une grande unité de temps et du point de vue de protagonistes multiples une transplantation cardiaque, elle poursuit son travail sur la langue, avec une tenue et un souffle qui impressionnent. Eblouissant.
Bien moins connu, et c’est dommage, Stéphane Fière publie son quatrième roman, Une chinoise ordinaire. Là aussi, à travers une histoire passionnante (et iconoclaste, et rigolote aussi), celle d’une jeune chinoise contemporaine qui vend ses charmes sans scrupules (et qui en parle avec une crudité réjouissante et une insouciance de façade), le travail sur l’écriture est remarquable. Traité en partie comme une sorte de journal parlé ou raconté, fait de longues périodes tour à tour drôles, cruelles, choquantes, sensibles, méditatives même, la langue mise en œuvre fait en quelque sorte écho à toutes les ambivalences de la Chine moderne et de la jeunesse moderne. C’est le roman idéal pour découvrir cette nouvelle voix de la littérature française, dont nous sommes persuadés qu’elle va compter de plus en plus dans les prochaines années.
Avec Le festin de John Saturnal, l’écrivain anglais Lawrence Norfolk bâtit de nouveau une intrigue complexe, sur fond historique de guerre civile à l’époque de Cromwell. Langue au vocabulaire recherché, personnages emplis de grands sentiments et de grandes espérances, intrigue complexe mélangeant deux lignes narratives principales (le rapport à la cuisine comme art de concevoir un « festin des sens », les rapports de l’amour et de l’obligation imposée par le destin ou les engagements symboliques), ce grand roman se dévore avec volupté. Il faut passer les quarante premières pages pour se plonger dedans et s’engouffrer dans la cuisine : on ne le regrettera pas.
Un nouveau texte de Sylvain Tesson est toujours est événement, tant cet écrivain de la race des voyageurs et des aventuriers a su, au fil des années, placer et développer une écriture qui - sans en avoir l’air - fait toujours mouche (et finesse, les jurés du Goncourt ne s’y étaient pas tromper en lui attribuant le Goncourt de la Nouvelle en 2009, précédant de deux ans ceux du Médicis qui primèrent le célèbre Dans les forêts de Sibérie). Le recueil S’abandonner à vivre prouve une fois encore l’étendue de son talent, en mettant en scène des personnages qui luttent et se démènent ; recommandé pour tout le monde, à cause de l’optimisme, et spécialement pour ceux qui aiment les textes courts, les histoires percutantes, la force de la vie qui va…
Nous suivons avec bonheur et intérêt tous les romans de Ron Rash depuis 2009 qu’il est traduit en français. La parution en ce début d’année de son dernier en date, Une terre d’ombre, vient confirmer tout le bien littéraire qu’on en pense : tragique histoire d’amour et de mort dans un coin paumé, juste en fin de guerre de 14-18, au milieu d’une population intolérante, xénophobe et violemment bornée comme seule pouvait en produire cette époque au sein des « patriotiques » Etats-Unis, ce roman est une merveille. On pense à Jim Harrison, mais aussi à Steinbeck, on s’émerveille et l’on pressent dans le drame qui vient, même lorsque la nature environnante (ou la musique, qui tient une place importante)  semblent évoquer l’innocence et le Jardin d’Eden. Un de ces très grands romans « américains » que l’on n’oublie pas.
Enfin, américain aussi, Les Douze tribus d’Hattie, premier roman stupéfiant d’Ayana Mathis. Impossible de faire sentir en quelques phrases le souffle et la puissance de ce puzzle romanesque qui met en scène le parcours d’Hattie et de ses nombreux enfants, à travers plus de cinquante ans de l’histoire de l’Amérique. Quelle histoire en fait ? Celle des filles et fils d’Hattie, marqués par leur histoire familiale, mais celle aussi des noirs, de la ségrégation, du regard des autres, de l’écart des générations, celle du Nord qui paraît terre de liberté quand on vient du Sud. Mais aussi l’histoire de l’Amérique qui se construit une identité propre, des années 50 aux années 90… Des centaines d’histoire sous-jacentes, à partir de ce qui ressemble au portrait morcelé d’une mère qui avait quinze ans en 1923 quand elle arriva dans le Nord, et qui parle en fait du parcours de tout un peuple, de tant de vies. Ayana Mathis était ces derniers jours en France, on a pu l’entendre, on a pu aussi voir à quel point tous les médias la rapprochent et la comparent à Toni Morrison. C’est justifié.

Bien d’autres titres (et bien d’autres très bons romans) vous attendent lors de votre prochain passage à Labyrinthes. Vous pourrez aussi en profiter pour découvrir notre Sélection thématique : cette année nous vous invitons à une ballade à travers la littérature irlandaise. Nous avons préparé pour l’occasion un dossier proposant pas mal de pistes de lecture dans tous les genres, qui vous sera remis sur simple demande (si vous passez à la librairie), ou que vous pouvez nous demander par mail (envoi en format pdf). N’hésitez pas !
Bien cordialement
A très bientôt chez Labyrinthes
L’équipe de Labyrinthes


Labyrinthes
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Littérature, Jeunesse, Science-Fiction, Policier, Livres d'art
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Librairie L'Antre-Monde: Les évènements de février

Librairie L'Antre-Monde: Les évènements de février: Les horaires des dédicaces sont toujours les samedi de15h30 à 19h30 Du 4 au 28 février Exposition de  Ronan Toulhoat Vernissa... Tout sur le lien !

jeudi 23 janvier 2014

Les Aventures d'Aliette Renoir T.1 La Secte d'Abaddon - Cécilia Correia

Rebelle éditions, 2012, 18€

Aliette Renoir est la plus brillante chasseuse de vampires de l'hexagone. La preuve : elle peut éliminer deux monstres d'un coup ! Enfin... elle seule sait qu'elle a peur de la moindre bestiole et a quelle point elle est maladroite, alors forcément les vampires mettent son trouillomètre à zéro.
Dans un Paris occupé par les Allemands, elle sillonne les rues la nuit, aux côtés de son père et son frère, pour protéger les humains des créatures malfaisantes. Jusqu'au jour ou, croyant venir à l'aide d'une jeune femme libérée, elle poursuit un vampire à pied jusqu'à la chute fatale... Son destin en est tourneboulé ! Parce que ledit monstre n'en serait pas vraiment un, et est plutôt charismatique.

Aliette Renoir est une bouffée d'air frais dans le monde de la bit-lit. Non contente d'être 100% française, elle n'a rien a envier à ses collègues américaines. Pensez donc, les pire crasses lui tombent dessus, elle se retrouve isolée de sa famille, jetée dans les pattes des monstres les plus puissants (et souvent flippants), mais ne perd jamais le nord. Son mentor est insupportable mais toujours en soutient. Aliette est drôle, froussade, forte, maligne, en un mot irrésistible. Elle saura très bien se débrouiller seule, si besoin est... Et viendra à bout des plus tordus ! Les hommes ont besoin d'elle, et pas l'inverse :-) 

Vous l'aurez compris, je soutiens Aliette à fond. Ne vous attendez pas à de la grande littérature (pour ça, cherchez plutôt du côté de Bordage ou mieux, Esbasch), mais passez un excellent moment qui, si vous ne l'avez pas encore, vous fera trépigner en attendant le second épisode ! Moults sourires à décocher.

dès 15 ans (scènes de sexe) >> adultes

Deuxième tome dispo !!

dimanche 19 janvier 2014

Zombie panic 1 (et) Les Affamés 2 - Kristy McKay

 (he oui, encore des zombies. Nan, j'aime toujours pas ça ! :D)

Seuil, 2013, 12€90 et 13€90

Parachutée dans un lycée anglais alors qu'elle a passé des années aux USA, Bobby est paumée dans sa classe et a du mal a supporter ses camarades. Lors d'un exécrable voyage en Ecosse, elle refuse de les suivre dans le resto choisit pour la pause déjeuner. Elle a eu du flair... quand la star de la classe frappe à la porte du bus, affolée, prétendant que tous les autres sont morts, Bobby ne comprend pas tout de suite. Il lui faudra les voir pour le croire ! Heureusement (ou pas) quelque-uns sont sains et sauf : s'ajoutent aux deux filles le rebelle et l'intello de la classe. Une équipe de choc, si seulement ils arrivaient à s'entendre !

Ne vous attendez pas à lire une histoire d'horreur : les personnages sont tellement concentrés sur leurs disputes, leurs éloignements et rapprochements, qu'ils ne prêtent pas vraiment attention au danger. Comment s'en sortent-ils, me direz-vous ? Eh bien, quand ils ne se disputent pas, ils sont géniaux ! Juste à temps, en général. Ces 4 là n'ont pas les mêmes goûts que les autres, heureusement pour eux. Attention, si le lycée à été une sale période pour vous, mieux vaut ne pas prendre ce bouquin ! Vous serez plongés dans les emmerdes de la popularité jusqu'au cou... (je dis ça, mais si le lycée n'a pas été ma période préférée (eh bien que j'y voie un certain nombre de bon souvenirs) j'ai quand même pris mon pied à le lire.) 
Quel sera la prochaine étape sauve ? Entre les génies fous, les parents scientifiques à côté de la plaque, les morts-vivants qui se baladent un peu partout, la survie est rude. 

Je me suis jetée de suite sur le deuxième volume. Les persos agissent de façon tellement absurde qu'elle en est réaliste, et l'humour est omniprésent. Le récit est frais, n'a pas de réel temps mort, passe de l'humour à la scène grave sans prévenir, sans jamais tomber dans le vraiment flippant (quoique, la scène sur l'armoire... Gnehehehehe).

Un bon moment à dépenser !

dès 13 ans >> adultes


jeudi 16 janvier 2014

Pendant ce temps, à Labyrinthes... 20, Valentine GOBY

Bonsoir,
Et tout d’abord toute l’équipe de Labyrinthes vous présente ses meilleurs vœux, vous souhaite d’excellentes lectures pour 2014, pleines d’inconnus et de retrouvailles. Vous avez pu découvrir dans nos sélections, année après année, de nombreuses merveilles, et vous n’avez jamais manqué de votre côté de nous faire part de vos coups de cœur et de vos curiosités (merci pour les échanges !). Les livres font partie de la vie, de tous les âges de la vie, nous en sommes persuadés, et notre passion à vous accompagner se manifestera tout autant en 2014 que les années précédentes !
En ce début d’année nous attirons votre attention sur une manifestation importante, proposée par La Fabric des Colibris et de nombreuses autres associations de la région : du 15 janvier au 15 février ce sera Désordre Global – Initiatives locales à Rambouillet et dans sa région. Exposition, animations, débats, pour explorer les manières de penser globalement et d’agir localement seront à l’ordre du jour, dans de multiples lieux partenaires (pour en savoir plus et découvrir le programme détaillé, connectez-vous par exemple ici : http://www.ramboliweb.com/html/info.asp?infoID=5467). Labyrinthes est l’un des partenaires de cette manifestation, et vous pouvez retrouver à la librairie une large sélection d’essais consacrés à la transition énergétique, à l’agro-écologie, aux changements d’économie, à l’évolution des modes de consommation ou à la citoyenneté ; nous serons aussi présents sur trois événements:
jeudi 30 janvier à 20h30 : Table ronde sur la France en transition, organisée à la Bergerie Nationale
vendredi 7 février à 20h30 : film et débat sur L’obsolescence programmée, organisé par Les rencontres de Poigny, à la salle des fêtes de Poigny-la-Forêt
samedi 8 février à 15h00 : rencontre débat avec Antonella Verdiani, à la librairie Labyrinthes, autour de son livre Ces écoles qui rendent nos enfants heureux

D’autres rencontres se préparent, car comme chaque année Labyrinthes invite de nombreux auteurs, illustrateurs, éditeurs, traducteurs, directeurs de collection, pour échanger autour de la création, du livre et de la lecture. Nous vous en dirons plus au fur et à mesure de l’avancée des mois de 2014, mais vous pouvez noter que nous vous proposons déjà sur janvier et février une large sélection d’auteurs asiatiques, à l’occasion du Nouvel An Chinois, que nous vous préparons une ballade dans la littérature irlandaise (durant le premier trimestre), et que nous aurons le plaisir d’accueillir l’écrivain Valentine Goby, qui a accepté notre invitation à Rambouillet : ce sera le mercredi 5 février à 20h00 à la librairie, et nous discuterons avec elle de son travail d’écriture (et de Kinderzimmer, son nouveau roman paru à la rentrée littéraire, un vrai choc d’écriture et de thématique, toujours bien placé dans la sélection du Prix des Libraires de cette année).

A très bientôt chez Labyrinthes
Bien cordialement
L’équipe de Labyrinthes

P.S. : la « petite rentrée » littéraire, dite d’hiver, comprend cette année de nouveau plus de 500 titres ; après les 550 de la rentrée d’automne, l’avalanche se poursuit. Inutile de préciser que plus personne n’a jamais le temps de tout lire. Inutile non plus de vous rappeler que la civilisation de l’instantané et du « jetable » dans laquelle nous vivons fait disparaître les titres des étalages dans des délais de plus en plus rapides (durée moyenne de présence d’une nouveauté en librairie ? Trois à cinq semaines…). Nous essayons, à notre modeste mesure, de combattre cette tendance, autant que faire se peut, et nous continuerons en 2014 à vous proposer les très nombreux titres qui nous ont marqués, passionnés, enthousiasmés sur 2013, tout en explorant ce qui arrive (et il y a de grands livres en ce début d’année : le nouveau roman de Donna Tartt, le dernier en date d’Howard Jacobson…). Avec en moyenne un peu plus de 12000 titres en rayon, et la présence de fonds éditoriaux d’éditeurs de littérature dont nous apprécions la démarche et les choix (Gaia, Gallmeister, Métailié, Sonatine, Wespieser, Zulma…) ou de fonds éditoriaux d’éditeurs jeunesse attachés à proposer des livres créatifs et beaux (Grandes Personnes, Helium, MeMo, Rue du Monde, Sarbacane, Thierry Magnier…), les libraires de Labyrinthes vous invitent en permanence à découvrir ou redécouvrir ce qu’il s’est passé d’intéressant ces dernières années… Profitez-en !


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mercredi 15 janvier 2014

Les faucheurs sont les anges - Alden Bell

Bragelonne, 2012, 18€

Attention : ceci n'est pas un roman de zombies :-) C'est la chronique de Temple, la quinzaine, seule dans un monde dévasté par la folie des hommes. Elle l'aime bien, ce monde, elle y est parfaitement à sa place. Elle aime la compagnie mais vit très bien seule, elle s'attache facilement même si elle refuse de l'admettre. Elle refuse la soumission mais s'adapte vite. Elle aime le cola, les biscuits au fromage, et chéri le souvenir de son miracle des poissons électriques. Elle erre, allant de place en place, ne cherchant qu'à se nourrir, éventuellement se poser un peu. Elle prend seulement ce dont elle a besoin : la nourriture, l'affection, la chaleur d'un corps, la solitude.

Peu lui importent les limaces, ces créatures déjà mortes : elle est habituée. Elle ne sait pas le monde d'avant. Mais elle ne se laissera pas bouffer. Elle sait tuer.

Un récit au jour le jour : il y a des jours tranquilles, d'autres de fuite en avant, des jours de combat. Tout est normal, en somme. Temple a le temps d'y dévoiler sont caractère, absolument pas déterminé par son sexe. Le genre n'existe pas, souvenez-vous en. Elle est dure et parfaitement adaptée à cette ère. Mais si quelqu'un qui ne peut s'en sortir seul croise son chemin, il y a des chances qu'elle le prenne sous son aile. Si cette personne est aussi dure qu'elle, elle comprendra qu'il ne faut pas s'en faire un ennemi. Temple se bat aussi contre un passé flou et sauvage.

Si je n'aime pas les histoires de zombies, il y a sans doute une raison. Je ne l'ai pas trouvée dans ce livre. Temple à 15 ans mais est sans âge. Temple est une fille mais n'a pas de genre. Les (à peine) 300 pages forment un récit complet, offrant une ouverture. Il n'y a pas d'espoir, mais une adaptation parfaite. Tout est logique. Notre avenir ?

Indispensable.

A noter : en poche chez Folio SF !